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Une épidémie, à fortiori « galopante », cela peut faire très peur. En particulier lorsqu’il s’agit d’un virus inconnu, et potentiellement mortel. C’est le cas pour le coronavirus Covid-19, dont la deuxième vague risque fort d’être avant tout post-traumatique. En effet, après l’état de sidération dû au confinement et au psychotrauma, vient le temps de la décompression, sinon de la décompensation, avec comme corollaire, le stress post-traumatique.
Les soignants ont été touchés en premier!
Les soignants furent en première ligne. Et ils le demeure dans une certaine mesure. Jusqu’à la prochaine épidémie, qui ne manquera de se manifester à terme. Certes, ce furent surtout les soignants, auxiliaires, et autres professions liées à la santé, en milieu hospitalier et d’EPAHD (maisons de retraite). Mais aussi celles et ceux en ville, en libéral, démunis en terme de matériels (masques, sur-blouses, gels, etc.), y furent aussi confrontés. Comme ce fut également le cas pour les médecins et chirurgiens-dentistes; enfin, celles et ceux qui sont resté malgré à leur poste. Cela, sans parler de toutes ces professions qui permettent à pays de fonctionner, notamment de s’alimenter.
Car, en plus du rythme particulièrement soutenu, à n’avoir plus vraiment d’heures, et une peur du virus, voire de le ramener à la maison, il y a eu toute cette souffrance, cette douleur humaine, à laquelle elles et ils ont été confrontés. Que dire du fait d’avoir dû, dans certains cas, décider qui bénéficierait de l’assistance respiratoire ou non? Ce fut le cas en Italie du Nord et en Espagne; mais aussi en France, dans une bien moindre mesure. À poser un réel problème de conscience à celle ou celui qui devait décider. Alors que pendant ce temps-là, certains venaient plastronner sur les plateaux de télé, y défendre leur petit pré-carré…
Il est aussi utile de savoir que durant ce genre de période, une ou un soignant fonctionne en faisant appel aux capacités de son corps à faire des montées d’adrénaline. Sauf que cela ne se produit en temps normal que lorsqu’il y a un coup de stress, voire d’anxiété; ou s’il y a nécessité d’un effort physique intense, notamment sportif ou guerrier.
Les surrénales, glandes qui situent au faite des reins, libère alors cette adrénaline, hormone et neurotransmetteur, afin de soutenir l’effort. Il s’en suit une accélération du rythme (de la pompe) cardiaque, une hausse de la pression artérielle, ainsi qu’une dilatation des bronches et des pupilles.
Imaginons un instant que les surrénales doivent produire cette adrénaline presque journellement, pendant deux mois… Et imaginons simplement que du jour au lendemain, ce processus répété de montées exceptionnelles d’adrénaline s’arrête quasiment d’un coup… Il peut y avoir dès lors un effet de décompensation, autant physique que moral. Mais déjà moral, sur fond d’une grande fatigue. En principe, les ou les soignants devraient alors pouvoir prendre une période de repos. Mais la plupart l’ont -ils pu? Sans parler de possibles conséquences ultérieures, avec des effets délétères sur la santé.
Et, repos ou non, la décompensation psychologique en guette plus d’un; rapidement, ou à terme. Car un stress post-traumatique peut aussi se déclencher avec un effet retard; tel un feu couvant de forêt, tant redouté par les pompiers. Et contrairement à ce que l’on peut croire, un tel stress peut se déclencher à la suite d’un état de « maltraitance », voire « d’auto-maltraitance, souvent par la force des choses, et ce aussi bien sur le plan physique que moral.
Raison pour laquelle il est important, comme cela l’est désormais acquis pour les militaires de retour d’OPEX, d’avoir une prise en charge efficace des soignants, qui eux aussi reviennent d’un front! Prise en charge efficace, car il faut s’assurer que ce processus de stress post-traumatique, et ses conséquences possibles, car particulièrement délétère, y compris à terme sur la santé, mais déjà sur sa psyché et sa vie de famille, soit neutralisé.
Les personnes à risque et les familles endeuillées sont nombreuses…
Les personnes à risque ont également été confrontées à ce choc psychotraumatique; que ce soit en raison de leur état de santé, ou de leur âge. Même si l’on a vu des personnes âgés s’en sortir très bien, sans même avoir développé de forme sévère du Covid-19, alors que l’on par ailleurs vu des bien plus jeunes en garder des séquelles, voire en décéder.
C’est d’ailleurs là toute la problématique de ce virus: pris précocement, comme ce fut le cas à Marseille et à Garches, mais aussi par des médecins de ville, il était alors empêché de déclencher un « orage immunitaire », ou » orage cytokinique » (« tempête hyper-inflammatoire »); voire freiné dans ses velléités. Car une fois ce stade atteint, une aggravation de l’état, notamment sur le plan respiratoire, pouvait très vite nécessiter une hospitalisation en soins intensifs, voire en réa.
Quant aux personnes âgées, certaines d’entre elles sont aussi décédés de chagrin, de solitude… D’autant que leurs proches ne pouvaient même pas venir les visiter, avec bien sûr les précautions d’usage. Au début, ils ne pouvaient même pas se voir à distance: quelle hérésie! Cependant, bon nombre qui sont décédés du Covid-19, l’ont été en raison d’un manque criant de matériel de protection au sein des EPAHD; quand ce n’était pas un manque de personnel, voire de formation, et même de présence médicale à la hauteur de l’enjeu.
Que dire alors quant aux familles qui, en particulier au début, ne pouvaient même pas leur dire un dernier au revoir, ni les accompagner dans leur dernière demeure? Pire que cela encore, fut pour ces familles qui se sont vu refuser les cendres de leur cher défunt par certaines sociétés de pompes funèbres. Quelle barbarie! Comment, dans cette situation, faire son chemin de deuil? Et quelles souffrances inutiles, et durables, cela leur aura été infligé! D’autant que, rien qu’en France, ce sont mine de rien environ 600’000 personnes (les proches et familles) qui auront été atteintes, et blessés (durablement) par ces faits.
Mais il y a aussi eu tous les autres, également (très) nombreux!
L’espèce humaine a par nature des peurs. Celle de la maladie, de la souffrance douleur), et bien sûr de la mort, sont les principales: elles accompagnent l’humain, en particulier la peur de la mort, toute sa vie durant. Cela est d’autant plus présent en Occident, où la mort a été en quelque sorte escamotée. Il en résulte une dimension d’irrationalité, amplifiée par toutes les bêtises dites sur les plateaux télé et les réseaux dits sociaux; et parfois dan certains journaux et périodiques.
Certes, il n’y avait pas que cela. Mais, certaines émissions de télévision, en particulier sur les chaînes françaises, et de façon surprenante sur une chaîne publique culturelle, où des journalistes se sont érigés, en compagnie de certains de leurs invités, en véritable tribunal à l’encontre de toutes celles et tous ceux qui ne partageaient pas leur doxa. Ce fut en particulier à l’encontre d’un certain professeur de médecine du Sud de la France, certes iconoclaste; mais aussi bien d’autres, dont à Garches. Ont-ils seulement idée du mal qu’ils ont fait? Ou s’en fichent-ils complètement, aveuglés qu’ils sont…
Il y a eu également tous les délires habituels circulant sur certains réseaux, notamment de messagerie. Lesquels de surcroît étaient le plus souvent d’une bêtise affligeante. Et démontraient à l’envie l’incurie ou la malhonnête de leurs auteurs. Ce fut le cas notamment aux Antilles, où des réseaux « fermés » se sont formés, depuis bien avant cette pandémie de Covid-19. Et qui servaient de vecteur à la peur, à travers le prisme kaléidoscopique de la bêtise crasse.
Pourtant, il y a eu bien d’autres informations, aussi utiles qu’intelligentes; y compris sur ces mêmes canaux de diffusion. Car lorsque surgit un nouveau virus, de surcroît avec une telle ampleur, puisque pandémie réellement mondiale, cela est toujours source d’échanges scientifiques, voire de débats, y compris contradictoires. Rien à voir dès lors avec cette confiscation du discours par quelques-uns. Même les chinois, pourtant réputés par très partageurs, non pas en raison de leurs scientifiques, de grande qualité, mais bien du système politique qui y règne, ont fait ce qu’il fallait. Cependant, ont-ils été entendus? Par certains oui. Mais qui n’avait pas forcément voix au chapitre.
Tout cela, et la désormais immédiateté de l’information (quoi que…), a généré un climat de peur généralisée. Bien sûr, tout le monde n’a pas été touché, ou à des degrés divers. Mais cette peur et le psychotrauma associé n’en demeurent pas moins un vrai problème de santé publique, vu le nombre de personnes atteintes. Peur qui fut nourri de la soudaineté du drame de la situation, et engendra de fait un choc psychotraumatique.
Là-dessus, on peut y rajouter les effets d’un confinement pas toujours bien vécu, voire dans la promiscuité, et même la violence; ainsi que les incertitudes du lendemain, notamment sur le plan économique. Certains États ont d’ailleurs fait d’énormes efforts, trouvant opportunément beaucoup d’argent pour répondre en urgence aux situations. Alors qu’ils semblaient ne pas en avoir avant, particulièrement en France; notamment pour les hôpitaux, la santé en général, et l’éducation. Reste à savoir s’ils en trouveront pour l’éducation, pourtant socle de toute société démocratique.
Qu’on se le dise: On guérit très bien du stress post-traumatique!
Là encore, nous retrouvons certaines balivernes, véhiculées par certains journalistes (de celles et ceux qui font très mal leur travail!); mais pas tous, loin s’en faut! Balivernes et autres non-sens, nourris par l’incurie (au moins sur le plan humain) de certains, infichus qu’ils sont à sortir leur bout du nez de leur pré-carré; et des avantages afférant.
Oui, on guérit très bien du stress post-traumatique! En particulier s’il est pris en charge précocement… Et cela, dans des délais très raisonnables: dans la plupart des cas, il suffit de quelques mois au plus! Et celles et ceux qui disent le contraire, soit sont incompétents techniquement, soit le sont humainement.
La métaphore du blaireau qui se sort pas de son terrier, mais le défend bec et ongles, est assez illustrative à ce propos. Est-ce aussi en raison des comportant du « Meles meles » (nom scientifique du blaireau), ainsi qu’une part de l’étymologie du terme, du latin « malus« , « mauvais, malin », qui rend cette métaphore si truculente, et si juste quant à certains? Cela étant, le blaireau original est un animal utile (excepté pour les paysans qui y voient un nuisible).
Les techniques utilisées, par des spécialistes rodés à ces questions, et ce puis près de 30 ans, sont en général prioritairement celles de l’hypnothérapie, voire du Mindtraining®, en raison de son efficacité, y compris sur le plan cathartique, mais aussi en aidant réellement et utilement à développer durablement de nouvelles et meilleures attitudes réflexes. Sachant que l’être humain fonctionne à 90% d’attitudes réflexes, stricto sensu. Cela, sur fond d’une approche en Counseling, par définition multidimensionnel, multiréférentielle, et qui couvre tous les aspects de la question.
Peut venir s’y adjoindre dans une certaine mesure l’EMDR (de l’anglais « eye movement desensitization and reprocessing« , que l’on peut traduire par « désensibilisation et retraitement de l’information par les mouvements oculaires »). Mais l’EMDR (ou IMO) est à privilégier majoritairement comme « outil d’urgence » (d’une grande efficacité dans ces contextes), et non pas en cabinet, au calme. Cela, même s’il peut aider dans certains cas aider à une accélération du processus thérapeutique, et par conséquent cathartique, libératoire.
Dans tous les cas, oui, on guérit très bien du stress post-traumatique! Mais il faut agir sans attendre! Car plus on tarde, plus les effets et conséquences délétères du stress post-traumatique vont se faire ressentir sur soi, sa santé, mais aussi sur ses proches. Et contribuer à ancrer le psychotrauma, parfois profondément. Le maître-mot: ne pas subir mais agir!
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