Parmi ses conséquences, un stress post-traumatique (PTSD) peut entraîner un trouble dissociatif de l’identité (TDI)… | IRMf du cerveau d’un sujet atteint par ce trouble. Source: Plos.org
Qu’est-ce que le débriefing post-traumatique?
Un débriefing (de debriefing, compte-rendu) consiste à faire le point sur un événement, une action, une opération. Il peut se faire sous forme d’une réunion-bilan, d’une audition, d’une séance de déconditionnement, d’une consultation, voire d’un RETEX (retour d’expérience).
En psychologie, le débriefing (et débriefing d’urgence) est aussi une technique ou ensemble de techniques, qui visent à permettre à une personne (ou un groupe de personnes) de s’exprimer sur un événement particulièrement stressant, et souvent traumatisant; auquel elle aura participé ou qu’elle aura vécu, sinon subi, directement ou indirectement.
Il commence en générale, mais particulièrement dans les situations d’urgence, par un défusing (désamorçage). Cela avec un objectif essentiel et très précis: prévenir et gérer le risque d’état/trouble/syndrome de stress post-traumatique (PTSD), et ses conséquences néfastes.
Un débriefing peut comporter de une à plusieurs séances. Mais dans certains cas, notamment pour les trauma de type 2 (plus ou moins longue durée, répétitif, cumulatif, dégradant, infligé volontairement), le travail de « réparation », « reconstruction », peut durer plusieurs mois, voire plus.
Pourquoi faire un débriefing?
L’être humain est un être éminemment émotionnel (selon certaines études, à 80% de ses modes de fonctionnement). Lors que survient un événement inattendu, il a en principe la capacité de l’amortir. C’est la raison d’être du stress dit aiguë.
Mais si l’événement est pour lui (ou en soi) émotionnellement trop violent (agression, braquage, crash aérien, par exemple), ou s’il intervient à un moment au cours duquel son cerveau émotionnel n’arrive pas à « digérer » les effets de l’événement, il va développer un stress dit post-traumatique. Une forme de stress qui peut avoir de réelles et néfastes conséquences, parfois graves, sur sa vie et sa santé; mais aussi celle de son entourage (personnel, professionnel, et social).
C’est également le cas lorsque l’événement est répétitif, cumulatif, voire dégradant. Ce peut être des faits de prise d’otage, de torture, de guerre. Mais aussi plus prosaïquement, on le retrouve dans les cas de maltraitance (enfant, couple, personnes âgées), et de harcèlement psychologique et moral. A noter à ce propos que le harcèlement psychologique et moral, qu’il soit individuel ou collectif, peut intervenir dans de nombreux cas et sous différentes formes, parfois de façon très dissimulée, très cachée. Mais il existe un outil, efficace et pertinent, pour l’évaluer, lorsque c’est le cas.
Faire un débriefing, c’est contribuer à désamorcer ce processus (Défusing), de dégradation (parfois déjà entamée), et empêcher une (trop forte) cristallisation sur le plan psycho-émotionnel et psychosomatique du ressenti de Evènement, ou de la succession d’événements.
C’est aussi aider la victime, qu’elle le soit directement ou indirectement, à dépasser l’événement, sinon ses conséquences; et à amorcer, voire à accomplir, un processus dit de deuil et de réparation, de reconstruction de soi. Ainsi, dans son prolongement logique, et si nécessaire, cela lui permettra d’en « guérir », par le biais d’une psychothérapie adaptée. A ce titre, l’Hypnose Ericksonienne* est d’une très grande efficacité; et fait merveille! Et dans les cas d’urgence, on privilégiera l’écoute et l’EMDR*.
Cas pratiques d’application du débriefing en psychologie
Quelques cas pour lesquels un débriefing à toutes ses raisons d’être:
- Agression (physique, sexuelle, morale)
- Braquage, prise d’otage, torture physique et morale
- Accident (dans certaines circonstances)
- Crash aérien (et autre événement majeur de ce type)
- Retour d’OPEX (opérations extérieures)
- Retour d’une zone de guerre, de conflit
- Retour d’une zone de catastrophe naturelle
- Obligation de tirer (police, gendarmerie)
- Détention arbitraire (politique ou non)
- Suites d’une garde-à-vue (non respect des droits)
- Maltraitance sur enfant et adolescent
- Maltraitance sur personne âgée
- Maltraitance dans le couple, la famille
- Maltraitance dans un groupe (fermé ou non)
- Maltraitance et harcèlement au travail (mobbing)
- Harcèlement psychologique, morale, sexuel, criminel
- Faits de manipulation mentale (dérive sectaire)
- Déclenchement subit d’une pathologie grave
- Départ à la retraite (après un travail très prenant)
- Divorce (en particulier lorsqu’il se passe mal)
- Deuil d’un proche (en particulier une mère, un père)
- Accident chirurgical, perte d’un patient
- Accident de mer ou maritime
Comment se déroule un débriefing?
Tout dépend du (ou des) événement, du contexte dans lequel il s’est déroulé, des dégâts occasionnés, de sa violence, de sa durée, de sa répétitivité, de son caractère d’urgence, etc.
Le maître-mot est adaptation. En France s’est développé des centres ou cellules dits d’urgence médico-psychologique (CMUP). Avec les attentats qu’à subi le pays, il y a très rapidement une nette amélioration des processus d’intervention et prise en charge. Mais cela ne répond pas toujours aux impératifs qui découlent de l’événement; notamment en termes de suivi. Enfin, la formation et les outils du praticien sont essentiels: il doit pouvoir répondre de façon pertinente à ce genre de situation.
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* EMDR: « Eye(s) Movement Desensitization and Reprocessing« , que l’on peut traduire par « désensibilisation et retraitement (de l’information) par les mouvements oculaires, ce qui revient à parler d’une « intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires ». Mais attention: Ce n’est pas une méthode à utiliser de façon inappropriée, et sans prendre de nécessaires précautions! Pour en savoir plus sur l’EMDR. * L’Hypnose Ericksonienne, ce n’est pas seulement l’utilisation d’un état naturellement bénéfique pour l’être humain, qui s’apparente parfois à l’état méditatif, de rêve, de concentration. C’est aussi tout un langage, parfois très surprenant, sorte de « boîte à outils » qui en comporte une cinquantaine à minima; notamment le langage métaphorique, fait d’histoires, d’anecdotes, de contes, etc. Et cette Hypnose Ericksonienne, dite aussi « hypnose sans hypnose » ou « hypnose conversationnelle » (elle l’est pour une part, par ses modes de langage), est aussi très efficace dans les situations d’urgence. Pour en savoir plus sur l’Hypnose Ericksonienne.
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