La négation de l’autre en tant qu’être
Dans la famille des « cas de figures pathos intéressants que l’on peut rencontrer », je demande… la manipulation mentale, le harcèlement moral, et autres « joyeusetés humaines perverses » (au sens déjà courant du terme!).
Il est question ici de profils « psys » fort peu sympathiques (euphémisme!), qui vont du « simple » trouble comportemental ou d’humeur à la pathologie dissociée (et parfois particulièrement sévère), en passant par toutes les « gammes » du genre. Vous entendez la musique…?
Gammes qui composeraient, dans l’idéal de certains « esprits malades », ce qu’ils voudraient être peut-être comme l’œuvre pathologique de leur vie: un requiem à la mémoire de ce qu’ils cherchent à détruire, à annihiler, à « tuer » psychologiquement (pouvant mener au suicide) chez l’autre.
L’autre qui sera alors considéré « maladivement » comme « une contradiction vivante », l’expression d’un « effet miroir » dont le renvoi est insupportable. L’autre pouvant être un groupe (ethnique, religieux, social)
Enfin, « pensera » le manipulateur (et souvent harceleur), « je peux exister, grandir, sur la tombe de la défunte liberté (intérieure, mais aussi de la santé) de ma victime (et de son entourage immédiat, dont son couple et ses enfants) ». En d’autres termes, le « pathos » en question trouvera là un semblant de remède, momentané, à sa propre « douleur existentielle » (composée notamment de frustrations et autres mal-êtres).
A noter que dans ce domaine de l’humain, on peut largement féminiser le terme (manipulatrice, harceleuse). Car en ce domaine, il y a malheureusement! On préfèrerais que cela soit dans bien d’autres… Simplement, cela s’exprimera différemment. A chacun son genre; celui dit « au féminin » n’étant pas le moins redoutable.
C’est un genre de trouble assez répandu à des degrés divers
A propos de société humaine, savez-vous d’ailleurs que quelques uns de ces profils « particuliers » nous dirigent, nous gouvernent, voire même légifèrent? On peut également les y retrouver parfois sous forme de « Triade pathologique » (dite « Triade noire« ). Mais « rassurez-vous »: il y en a dans toutes les strates de la société. Ce qui fait la différence? Ce sont juste les moyens permettant la mise en œuvre, et le contexte (favorable ou non). Un contexte insulaire, ou celui d’un petit bourg de province, lorsque l’on ne peut pas ou difficilement les quitter, en font de bons terreaux.
Un contexte favorable qui peut être autre que géophysique, tel que politique, professionnel, familiale, culturel, voire religieux, sinon magico-religieux. Dans ce dernier cas, cela passera notamment par quelques envoûtements et autres désobligeantes actions dites de sorcelleries (c’est très à la mode…).
Cela étant, il suffira déjà pour ce faire d’avoir un quelconque ascendant sur sa cible (le contexte justement, sur fond de refus des réalités ou d’ignorance de certains acteurs majeurs de la société dans laquelle on vit), un minimum de savoir-faire (pathologiquement élaboré, et qui tient le plus souvent de la sordide mais pernicieuse mascarade), et une cible fragilisée, à un titre ou un autre (la « culture familiale », voire clanique ou/et tribale, le lien contractuel, le cadre légal qui sert d’alibi, y est entre autre pour quelque chose). Ce peut être aussi une cible en en voie de fragilisation (après un accident, ou autre traumatisme non traité); quitte à y être « copieusement, mais insidieusement, aidée »…
Tout part de fragilisations ignorées, anciennes ou récentes
Fragilisation qui peut venir entre-autre de traumatismes de type I ou II*, anciens ou plus récents, notamment dans leurs conséquences que constitue le PTSD (état/trouble/syndrome de stress post-traumatique). Mais ils peuvent aussi parfois être d’apparence anodine. A cela on peut également rajouter que parfois celle qui a été naguère victime, devient elle-même « bourreau ».
Autre contexte favorable (toujours à titre d’illustration, d’exemple):
• Un cadre affectif: il devrait en principe être particulièrement sécurisant. Mais quand c’est l’inverse?
• Un cadre contractuel: en période de crise économique et de chômage, c’est « du pain béni » pour certains…
• Un cadre législatif: parfois privatif des libertés fondamentales. Ce qui dans une démocratie sera « au prétexte que… »(le plus souvent la délinquance, que l’on laissera volontiers s’amplifier, ou le terrorisme, dont ont aura surévalué le risque, et parfois contribué à engendrer), adoubé du label « patriote », « patriotisme » (si le terme est beau, il sera en l’occurence dévoyé). Mais cela peut aussi être dû à certaines formes de gouvernance (de pays, de régions, d’entreprise, de services…).
• Une situation d’exil (ou qui le devient): un étranger, un pays ou une région où il se retrouve seul (voire isolé), sans forcément avoir de repères, parfois un état de santé (physique) fragilisé… Rajoutez à cela des modes de fonctionnement particulièrement sournois et veules, à travers notamment certains cercles et réseaux, dans lesquels règnent « en maître » la compromission et l’hypocrisie, sur fond de déficits éducatifs, émotionnels, et intellectuels (somme toute assez cruels)… Et vous avez là une « excellente » recette!
• La liste des exemples peut être longue et variée, à souhait. Car c’est potentiellement présent dans ce que peut être la nature perturbée de l’humain, sur fond aussi de manipulation (l’utilisation de la peurs et du vide affectif, de l’angoisse, du trauma, et autres joyeusetés, sont d’excellents leviers pour ce faire). Chacun d’entre nous (hormis ceux « à la vue basse », et il y en a!) peuvent peu ou prou en témoigner. Mais peut-être que… « faut pas dire! »
Quant au titre, il me fait penser à un excellent essai en psychologie sociale de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens » (Presses Universitaires de Grenoble). C’est aussi le fruit de nombreux constats, et d’une longue réflexion…
Le pire, c’est que personne ne croit une personne harcelée! Ou alors, a des présupposés négatifs, du genre ”qu’est-ce qu’il a fait (sous entendu: de mal) pour que ça lui arrive”, ou encore ”il n’a pas de chance”, ou mieux ”il raconte des histoires (affabule)”, etc. Sans parler de ceux que ça arrange de croire tous les mensonges, toutes les calomnies. Mais heureusement que vous êtes là! Vous faites un travail formidable! D’ailleurs votre outils d’évaluation du harcèlement m’à été très utile. Merci! Et continuez comme ça! (médecin, Guadeloupe)